C'est étrange de tomber par pur hasard sur le blog de quelqu'un qu'on connaît. Surtout lorsqu'il s'agit d'une personne que l'on cotoie chaque jour sans lui parler vraiment, sans avoir grand chose à lui dire, et qu'en lisant ses posts, on a l'impression d'un peu se reconnaître parfois, et rire souvent à certaines anecdotes auxquelles on a assisté.
L'impression aussi que si on cherchait à lier conversation (amitié?) avec cette personne, ça fonctionnerait, pour cette même raison.
Et très subtilement, à la machine à café, de lancer un sourire constipé (j'ai vraiment écrit constipé ?), recevant pour seule réponse un regard aimable mais visiblement affolé, et d'avoir désormais la ferme impression d'être considérée comme une psychosociopate.

Je lis un bouquin en ce moment, "Les Loups", de Guy Mazeline. En règle générale c'est le genre de littérature qui ne me motive guère, d'ailleurs je l'avais déjà commencé il y a quelques temps mais je n'ai pas dû dépasser la vingtaine de pages. L'histoire se déroule à la fin du XIXe siècle, dans plusieurs familles bourgeoises vivant dans une ville portuaire. Au début, ça a l'air de niaiseries propres à ce genre de cadre, la Comtesse de Ségur pour adultes en somme, mais en me forçant à lire quelques pages, j'ai vu qu'il y avait apparemment quelque chose qui justifiait les cinq cent et quelques feuillets moisis de ce livre (un secret de famille grave apparemment, pour ne mettre l'eau à la bouche à personne).
En même temps, le titre me plaisait beaucoup, c'est pour ça que je l'ai pris. Je dis bien pris et non acheté. Alors que nous étions en escapade dans une maison abandonné avec G. au beau milieu du trou du cul du monde, j'ai nommé Tremblay en France, nous avons découvert une pièce recouverte d'une couche épaisse de poussière, dans laquelle les propriétaires, certainement partis en hâte, avaient laissé grand nombre d'affaires personnelles.
Des carnets de compte (apparemment il s'agissait d'un avocat et de son épouse), des albums photo, des paires de chaussures, et une quantité de livres. Le tout éparpillé au sol, nous convaincant une fois pour toutes du statut "abandonné" de cette maison.
Pourquoi j'ai pris ce bouquin ? Le titre, justement, et puis aussi son aspect. Genre pavé, avec des pages marronasses tellement le livre est vieux, une couverture un peu abimée, et de la poussière, beaucoup. Comme il a dormi trois ans dans ma bibliothèque il se porte plutôt bien maintenant, et j'ai envie de le lire. J'y ai trouvé une photo en le rouvrant, un homme avec un chapeau, et un autre bien en chair, qui se tiennent dans le jardin immense que nous avons traversé après avoir escaladé les grilles. Du coup, je me suis relancée, je vais le lire, et quand je l'aurais terminé, je vous ferais une fiche de lecture.