C'est un énorme changement dans ma vie. Gigantesque que dis-je, effroyable. J'y pensais beaucoup ces derniers temps.
Six ans de fac .. c'est énorme. Six ans, pour me retrouver au chômage. Bien sûr, il y a les chanceux. Intermittent du spectacle, ça n'est pa forcément voué à l'échec. Les plus débrouillardes deviennent assistantes de Laurent Boyer. Les plus jolies deviennent présentatrices. Mais quand on veut devenir scénariste ? Quel avenir ? On a beau avoir toute la volonté du monde, et parfois même le talent, il faut du temps. Et du temps, je n'en ai pas.
Alors j'ai décidé d'arrêter. J'ai toujours voulu travailler dans le cinéma, j'ai toujours voulu écrire par dessus tout. Et je continuerai d'écrire. Il parait que dans le métier, les diplômes ne servent à rien. Alors on peut devenir rêveur à temps plein. Mais ce plein de temps, il faut avoir le cran de le prendre. Et je ne l'ai pas.
Depuis quelques années il y a eu une nouvelle donne. Je ne suis plus l'unique chose qui soit en ma responsabilité, et j'ai des projets d'avenir plus concrets, qui ont besoin de moi pour être réalisés. Il y a des gens (un gens ?) qui compte sur moi, et je ne le laisserais pas tomber.
J'avais deux rêves. Ce rêve d'un travail qui m'apporte l'épanouissement dans la créativité, la possibilité d'être à part, et celui qui me rend plus sociable, celui fait d'éléments concrets. Ce genre de choses n'était pas fait pour moi, moi qui littéraire dans l'âme, n'ait jamais ressenti quelconque attirance pour les sciences. Pourtant .. j'ai trouvé un point de départ. Et je m'y tiendrais, et je ferais de cette voie
ma voie.
Malgré cette résolution nouvelle ..
Je continuerais à écrire.
Retrouvailles magiques.
A cinq heures du matin je recevais un sms bien étrange "Hey, t'es là ? Moi je suis là ".
Trop mal éveillée pour en tenir rigueur, je me rendormais. Ce matin, légèrement moins dans le cake, je saisis mon portable et n'ai je pas la surprise de voir un nom qu'il me tardait tant de revoir : Jeremy.
IL est rentré de vacances et je ne lui en veux pas du tout de m'avoir réveillée pour le coup. A peine sortie de ma léthargie, je compose son numéro (purement stylistique cette phrase puisque il m'a suffi d'appuyer sur la touche "Appeler" de mon portable), et j'ai le bonheur d'entendre cette voix qui m'a tant manquée. Quelques affaires à régler (aussi futiles que se laver, manger), et me voilà sur le chemin, la tête pleine des choses que j'ai à lui dire, que j'emmagasine depuis plus de deux mois. Deux mois c'est si long .. même si ça se nomme "Vacances".
Un déjeuner c'est bien trop court pour raconter tout cela, mais le seul fait de parler un peu nous a suffi. Puis après deux heures il a décidé qu'il devrait sans doute retourner travailler (incorrigible retardataire), et nous nous sommes quittés.
Il y a quelques minutes il a actualisé son blog (non n'insistez pas vous n'en aurez pas l'url), enfin il est revenu.
Lundi, rentrée, ce sera d'autres retrouvailles, brèves sans doute, cours obligent, et enfin l'impression de ne pas être seule dans la ville la plus peuplée de France.
Y a pas à dire, les vacances ça ne sert strictement à rien.
Hop.
De retour du pays des ours polaires. A l'avenir je préviendrais quand je lève le camp, ça m'évitera de recevoir des mails d'angoissés qui croient que je me suis tiré une balle. Si ma Freebox me fait encore des misères, ça risque d'arriver. C'est marrant comme les fournisseurs d'accès finissent par vous faire penser que vous êtes damné. Sur toute l'Ile de France, il doit y avoir une carte d'abonnés par arrondissement, au moins deux pour chaque ville de banlieue. Et sur toutes ces cartes, il n'en existe qu'une seule qui merde. C'est celle de Daumesnil. The carte à moi avec tous ces techniciens qui pédalent nuit et jour pour que je puisse télécharger en toute impunité des mp3s par centaines (Le piratage, c'est mal.). Et bien là bas, ils sont en pause café. Depuis quelques jours déjà. Je les imagine, tous ces gens, ils ont tous la même tête, et la même casquette, avec le logo Free dessus. Et des bleus de travail, aussi. Et ils sont assis en rond, avec des petits pains au lait et des bols fumants, ils discutent comme au café du coin, il y en a qui ont retiré leurs casquettes et qui se sont assis dessus. Derrière, on voit des vélos, comme des vélos d'appartement, qui sont reliés à des câbles, et il y en a une dizaine qui portent mon nom. "Câbles de la Freebox de WireD", que ça dit. Et les diodes, comme chez moi, clignotent, en morse elles crient "S.O.S !", et il y a une télé, avec moi dessus, et je tape sur ma Freebox avec mon moniteur 17", et des hommes en blanc arrivent et m'emportent, je bave partout et je saigne du nez.
Heureusement, hier vers minuit, il n'y avait plus de petits pains au lait, et ils se sont remis à pédaler.